Biologie des Orchidées

Les orchidées appartiennent à la famille des orchidacées l'une des plus importantes familles de plantes à fleurs (angiospermes). Le nom d'orchidée vient du fait que les tubercules ressemblent vaguement à des testicules (orchis en grec).Cette famille a des représentants sur toute la surface du globe, sauf en Antarctique et dans certaines des zones désertiques les plus arides d'Eurasie.

Le plus grand nombre de genres et d'espèces sont représentés dans les régions intertropicales.

Les orchidées se distinguent des autres végétaux à fleurs par un ensemble de caractéristiques florales. Les fleurs d'orchidées sont portées par des pédoncules très courts, quasi absents; le pédoncule apparent est en fait l'ovaire disposé en dessous des pièces florales (ovaire infère); fait remarquable, celui-ci subit, au cours de son développement, une rotation de 180 degrés si bien que la partie de la fleur anatomiquement supérieure se retrouve en position inférieure.

Comme chez la plupart des monocotylédones, les sépales et les pétales sont respectivement au nombre de trois; ils ont le même aspect coloré (aussi ces diverses pièces florales sont parfois appelées tépales). Les trois sépales (verticille floral externe) et deux des trois pétales (verticille floral interne) ont même forme et même teinte. Le troisième pétale, plus grand, de forme différente, généralement à trois lobes, est diversement coloré; ce pétale particulier appelé labelle est, chez certaines espèces, prolongé à sa partie inférieure par un éperon nectarifère disposé presque horizontalement. Ce labelle (ou lèvre), du fait de la rotation de l'ovaire, se situe à la partie inférieure de la fleur; il sert de plate-forme d'atterrissage pour les pollinisateurs de la fleur (le plus souvent des insectes) attirés par sa couleur et sa forme particulières, ainsi que par son odeur.

Les organes sexuels, pistil et étamines, présentent diverses soudures et réductions. L'ovaire étant infère, seul l'appareil stigmatique émerge entre les pièces florales. Il est généralement composé de trois lobes, dont deux seulement sont fertiles, et est soudé à la base de l'étamine unique (parfois deux, très rarement trois). Cet ensemble soudé forme une structure appelée colonne ou gynostème. L'étamine unique est représentée par une anthère à deux loges contenant le pollen dont les grains demeurent agglomérés en deux masses appelées pollinies.

Quand un insecte vient butiner, sa tête heurte les pollinies qui se détachent et se collent à celle-ci par leur base poisseuse; l'insecte les transporte ainsi de fleur en fleur assurant la pollinisation. Après fécondation, l'ovaire à trois loges produit, à maturité, d'innombrables graines très petites, jusqu'à cinq millions pour des cattleyas. La pollinisation des orchidées est principalement réalisée par les insectes, en particulier les apidés (abeilles, bourdons, etc.), les papillons, les diptères (mouches diverses). Souvent un insecte donné ne pollinise qu'une seule et même espèce d'orchidée. D'autres animaux interviennent : divers acariens et aussi des oiseaux attirés par le nectar sucré de ces fleurs. Malgré l'organisation générale de la fleur qui caractérise ce groupe, une grande diversité de formes existe qui reflète la diversité des habitats occupés et des modes de vie. 

La vie des orchidées est dépendante de la présence d'un champignon (Rhizoctonia) dont le mycélium pénètre dans la graine et est indispensable à sa germination en lui fournissant des éléments nutritifs essentiels. Ultérieurement, l'envahissement du champignon se limite aux tissus périphériques des racines. La symbiose orchidée-champignon peut être permanente ou saisonnière. Selon l'importance du rôle nutritif joué par le champignon, l'orchidée sera dépourvue de chlorophylle, peu chlorophyllienne ou véritablement photosynthétique. De fait, certaines espèces sont des parasites, d'autres des saprophytes, c'est-à-dire qu'elles vivent aux dépens de la végétation en décomposition. On connaît même quelques espèces australiennes dont le cycle de vie est entièrement souterrain. Cependant, au moins la moitié des espèces connues vivent en épiphytes, c'est-à-dire qu'elles poussent sur d'autres plantes, en particulier sur des arbres, qu'elles utilisent uniquement comme des supports.

Les orchidées, depuis longtemps, fascinent les amateurs de fleurs. Les travaux de recherche ont d'abord permis d'établir des milieux nutritifs autorisant la germination des graines sans le secours du champignon symbiotique et de favoriser la culture de ces plantes prestigieuses. Aujourd'hui, les techniques de multiplication végétative à partir de culture de cellules prélevées dans les méristèmes de la plante rendent possible, une horticulture active et une production à coût réduit.

Alors que, dans la nature, la pollinisation est strictement dépendante des insectes, le plus souvent une espèce donnée pour une plante donnée, l'Homme a appris à pratiquer une pollinisation manuelle. Celle-ci lui a permis de créer de nouvelles variétés par hybridation artificielle; elle lui a permis aussi de développer la culture de la vanille et de l'introduire dans des régions où l'insecte pollinisateur était absent. Cette orchidée lianescente produit des fruits qui sont cueillis verts et mis à sécher jusqu'au noircissement, séchage qui conduit à l'élaboration et à la concentration des composés aromatiques.