LES CHAMPIGNONS TOXIQUES
Chaque
année la consommation de champignons est responsable
de plusieurs milliers d'intoxications dont certaines sont mortelles.
Ce
document vous présentera les espèces dangereuses, les confusions possibles et
les différents symptômes d'empoisonnement.
On
distingue 9 syndromes liés à l'ingestion de champignons contenant des substances toxiques, que
l'on peut diviser en deux groupes : ceux montrant des syndromes
tardifs
avec un temps d'incubation supérieure
à 6 heures et ceux montrant des syndromes
précoces avec un temps d'incubation inférieur
à 6 heures.
En cas d'intoxication que faire ?
Lépiotes mortelles : Lépiote brun incarnat (Lepiota brunneoincarnata Chodat &
Martin) ;Lépiote brune ( Lepiota helveola Bresadola),
L. subincarnata, L.josserandii, L.brunneolilacina, L.helveoloides,
L.pseudohelveola, L.cristata
Amanite phalloïde (Amanita phalloides (Fr.) Link.) ;
Amanite vireuse (Amanita virosa Lamarck)
Galère marginée (Galerina
marginata Kühn) ® dose mortelle : 70 champignons (150 g) (confusion possible avec la
Pholiote changeante)
Amanite
citrine, Russule
charbonnière, Russule vert-de-gris, Tricholome équestre, Agaric comestible
Champignons responsables
Tricholome équestre (Tricholoma flavovirens)
Description
Chapeau: atteint 10 cm, mamelonné, jaune orangé à bronzé au disque,
squamuleux au centre.
Lamelles: serrées, jaune vif.
Pied: jaune vif 10 cm de haut
Chair: jaune vif
Habitat: Forêt sableuse de conifères, surtout atlantique
Signes et symptômes:
Toxines : Inconnues
Traitement (indication provenant de revues médicales - Il faut impérativement consulter un médecin et ne pas faire d'automédication, ou proposer un tel traitement à une tierce personne sans avis médical)
:Perfusions de solutions de chlorure de sodium. Injection d'un antagoniste du récepteur de l'endothéline.
Champignons responsables
Clitocybe à bonne odeur (Clitocybe amoenolens Malençon)
Description
Chapeau: convexe à plan (4- 7 cm), largement déprimé.
Lames : crème à reflets rosâtres, moyennement serrées.
Pied : subcylindrique, parfois atténué en haut ou en bas, renflé à la
base, pruineux au sommet
Chair : épaisse dans le chapeau, un peu élastique
Odeur : forte, aromatique, de seringat ou de Jasmin, d'alcool de poire,
rappelant celle de Inocybe bongardi
Habitat : nord de 1a vallée de 1a Haute Maurienne, litières de mélèzes, altitude 1200-1800 m: sud des Alpes Maritimes (vallées sèches), Hautes-Alpes (pins), fin août -début septembre, Maroc (sous cèdres).
Signes et symptômes
Toxines:
Traitement (indication provenant de revues médicales - Il faut impérativement consulter un médecin et ne pas faire d'automédication, ou proposer un tel traitement à une tierce personne sans avis médical)
Immersion prolongée des membres atteints dans l'eau froide, antalgiques (peu efficaces), séquelles de type " pied de tranchée dues aux recours excessif aux bains d'eau glacée.
Intoxications extrinsèques
Elles sont dues, non pas au champignon lui-même, mais à des produits toxiques accumulés par celui-ci. Les principaux problèmes liés à ce phénomène sont relatifs à deux cas principaux
A/ Métaux lourds : La récolte et la consommation de champignons ayant poussé le long de la route et autoroutes, près d’industries polluantes, etc., peut amener l’ingestion de quantités énormes de métaux lourds et autres polluants. En effet, certains champignons, dont d’excellents comestibles, ont la faculté d’accumuler ces éléments ou molécules dans leur mycélium, puis dans les sporophores. On a signalé des taux de plomb et de mercure largement supérieurs aux normes préconisées par l’OMS. Une consommation répétée de tels champignons pourrait conduire à des cas de saturnisme par exemple (intoxication par le plomb). Ce type de pollution est particulièrement sournois, et parfois peut se manifester assez loin de la source directe de polluants. On conseille donc actuellement de ne pas répéter les repas à base de champignons. Certains préconisent très sérieusement de se limiter à deux ou trois repas par an !
B/ Radioéléments : La pollution par les éléments radioactifs est également un problème d’actualité très sérieux. Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, mais aussi les essais nucléaires, et les multiples causes de faibles doses de radioactivité ambiante, peuvent se manifester au niveau des champignons qui accumulent également ces éléments. On a, là encore, mesuré des doses largement supérieures aux normes OMS. Quelques bons comestibles comme Laccaria amethystina, Xerocomus badius, par exemple sont d’excellents accumulateurs de radioéléments
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